Une réforme menée sans concertation
Madame la Maire, Les Nantais ne comprennent pas la façon dont vous étendez le stationnement dans la Ville. Sans revenir sur les alternatives que nous proposions, je voudrais vous alerter sur l’impact catastrophique des décisions actuelles sur la vie quotidienne de nombreux Nantais.
Dans les rues D’arsonval, Edison et Branly, par exemple, les riverains ont découvert les premiers traçages au sol sans aucune concertation préalable. Et ne me dite pas qu’une vague affichage public vaut consultation. Ils ont littéralement été mis devant le fait accompli : le nombre de voitures qui pourront se garer dans la rue va être divisé par 4.
Ca va être la guerre chaque soir entre eux alors que la vie de quartier est exceptionnelle.
Bienvenue en Absurdie
Pour certains, cela devient carrément absurde : un habitant devra renoncer à aller au travail à Saint-Herblain en vélo car il ne pourra plus laisser sa voiture devant chez lui.
Le médecin qui a des gardes de nuit au CHU et a choisi cette rue pour pouvoir prendre son véhicule en cas d’urgence n’est plus sûr de pouvoir le garer à proximité de chez lui
La transition écologique ne se fera pas sans transition
Madame la Maire, il ne s’agit pas de défendre la voiture dont la place en ville a effectivement vocation à diminuer.
Mais dans la vraie vie d’une famille, d’une personne âgée, d’un artisan ou d’un médecin urgentiste, se passer totalement d’une voiture n’est juste pas encore possible à Nantes.
La transition écologique ne se fera pas sans transition. Ni sans pédagogie et accompagnement.
Votre méthode : « contraindre et punir »
Vous avez choisi de mettre en avant dans le magazine métropolitain votre méthode. Je cite la sociologue en question, Anaïs Rocci : “seule la contrainte peut conduire au changement” et ensuite “si les individus ne changent pas d’eux-mêmes, alors la punition s’impose”.
Et bien les Nantais vous font dire qu’ils le vivent comme un manque de respect. La plupart sont déjà engagés dans la transition écologique : ils circulent à vélo, ils ont opté pour un véhicule électrique, par exemple. Ils sont prêts à payer pour stationner mais pas à 10 km de chez eux.
Avec cette méthode brutale, vous leur envoyez un bon signal bien punitif : 1 place pour 4, circulez, y a rien à voir !
Allez leur parler et étudiez ensemble les alternatives
Je vous demande d’envisager avec eux des solutions alternatives, par étapes.
Par exemple :
- mettre ces rues à sens unique afin de maximiser les places de stationnement des deux côtés et ainsi libérer les trottoirs pour les poussettes et les PMR
- proposer une offre de parkings publics ou privés à proximité
- installer des bornes de recharge électrique pour lesquelle la Ville accuse un important retard
- installer des garages à vélos sécurisés dans ces rues, ainsi que des ancrages au sol pour vélos cargos et ainsi libérer les garages
- acter que certains garages ne peuvent plus servir et installer une place de stationnement officielle sur la rue
Vous pourriez aussi proposer un accompagnement de chaque foyer avec un conseiller mobilités afin d’aider ceux qui le souhaitent à envisager de renoncer à un deuxième véhicule. Ils n’y sont pas opposés mais ne connaissent pas toujours les alternatives qui s’offrent à eux.
Un moratoire sur les aménagements et… un accompagnement !
Nous vous demandons donc un moratoire sur les aménagements envisagés et le lancement de réunions de concertation avec des alternatives raisonnables pour que les habitants puissent s’engager sereinement dans la transition écologique.
Foulques Chombart de Lauwe