La majorité a présenté en conseil municipal un voeu irresponsable sur le difficile sujet de l’immigration. Si vous appréciez la prose sans-frontiériste, le voici dans son intégralité : 02A 20240202 CM DEL
J’en ai marre de ces grandes déclarations et de cette politique d’accueil dit « inconditionnel » qui aboutit à des situations inhumaines, des trafics humains toujours plus intenses et un blocage de l’intégration dans les quartiers où atterrissent les nouveaux arrivants, toujours plus pauvres.
Retrouvez ici ma réaction à ce voeu auquel je me suis évidemment opposé
et voici le texte intégral de mon intervention :
Ce vœu me semble être un terrible déni de réalité. Oui, c’est un sujet nantais, je vous rejoins, Madame la Maire, parce que les Nantais sont français. Et en France, en 2024, nous avons un tissu social qui est extrêmement abîmé. Nous avons un tissu social qui est sous tension. Regardez ce qui se passe sur la question de l’agriculture. Regardez ce qui se passe sur la question de l’école. Regardez ce qui se passe sur la question de l’hôpital. Tout le système social français est sous tension et aujourd’hui, je rejoins les propos de M. Belhamiti, ce sont toujours les mêmes qui doivent supporter les nouvelles arrivées de personnes qui sont toujours plus pauvres.
Les quartiers dits « populaires » sont effectivement les sas d’entrée et d’absorption de l’immigration. Cela a été prouvé par d’innombrables études.
Les personnes qui y sont depuis vingt ans cherchent toutes à les quitter parce que la vie y devient
compliquée, parce que c’est une question de proportion, parce que l’intégration n’y est plus possible, parce que leurs enfants sont confrontés à énormément d’enfants allophones à l’école et que cela fait baisser le niveau. C’est compliqué. Il faut être capable de dire ces choses-là parce que c’est ce qui se passe dans les écoles nantaises. Pour les professeurs, cela devient impossible.
Les premières personnes qui nous interpellent sur le sujet de l’intégration, ce sont des personnes qui sont d’origine étrangère, qui sont à la deuxième ou à la troisième génération et qui disent : si vous laissez faire cela, moi, vous me faites régresser dans mon intégration républicaine.
Je suis désolé, mais votre vœu, de ce point de vue, est aveugle. Il est d’un « sans-frontiérisme » aveugle, je suis désolé. L’accueil inconditionnel est irresponsable.
Vous êtes aujourd’hui face à une ville qui, de ce point de vue là, n’échappe pas aux réalités françaises. Certes, nous ne sommes pas le couloir rhodanien. Nous ne sommes pas, effectivement, la région parisienne. De ce point de vue là, nous n’avons pas la même histoire en termes d’immigration. Mais nous avons effectivement des quartiers qui ne vont pas bien, et des immeubles où les proportions de personnes nouvellement arrivées sont tellement importantes que l’intégration y devient impossible.
Vous pouvez décider de ne pas voir cela mais je suis d’accord avec vous, Madame la Maire, c’est un sujet nantais, et il serait bien que ce vœu ne vienne pas le contredire.
Je vous demande également d’être claire sur la question du droit d’asile. Le droit d’asile, c’est l’honneur de la France. Mais quand il est dévoyé, je suis désolé, on l’abîme. Et là-dessus, je rejoindrai la tribune de M. Asseh.
Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, dans les pays européens, on a droit de dire qui entre et qui sort. J’ai vécu dans des pays d’immigration : Argentine, Mexique, un peu aux États-Unis et au Brésil, tous des grands pays d’immigration. Je peux vous dire que l’on regarde de très près qui entre et qui sort. Et effectivement, la question de l’intégration, chez eux aussi, est un sujet. Mais cela fait partie de la souveraineté. Les Nantais comme les Français souhaitent que l’on soit capable de dire qui entre et qui sort chez nous.
Je pose tout de même la question du financement de tout ce que vous proposez. Nous sommes un pays qui non seulement a un tissu social qui se dégrade, qui non seulement vieillit – c’est une réalité démographique – et donc, qui a peut-être moins d’élasticité, moins de capacité à intégrer. Je ne dis pas que c’est une bonne nouvelle, mais c’est une réalité.
Nous sommes aussi un pays qui financièrement, est aux abois. Les caisses de l’État sont vides. Le
Département, cette année, ne boucle pas son budget. Or c’est lui qui a en charge les solidarités. Quant à la Ville, elle vit des tensions sur le logement social, elle a une incapacité à accueillir dignement l’ensemble des personnes nouvellement arrivées. Nous avons des bidonvilles qui fleurissent à la périphérie. Et avec ça, il faudrait ouvrir le robinet ? C’est irresponsable.
Vous ne pourrez pas continuer à les intégrer. Avec cela, vous pavez le chemin du Rassemblement national. Vous regretterez nos débats, dans quelques années. Vous les regretterez.
J’ai une question pour vous, Madame la Maire, une question très simple, et je rejoins la question qui a été posée à propos du centre de rétention administrative. Vous l’avez annoncé, ce centre de rétention administrative, avec le ministre de l’Intérieur, parce qu’il est nécessaire. Il fait partie des outils nécessaires pour pouvoir expulser les personnes qui n’ont pas le droit de rester sur notre territoire car illégales. Vous voyez le mot « illégal » : contraire à la loi. Nous avons donc le droit et le devoir de les faire partir.
Ma question est simple : aujourd’hui, êtes-vous pour ou contre ce centre de rétention administrative ?